LES TÉMOINS DE LA CAMPAGNE

A l'occasion de sa campagne d'information, l'AFIJ a décidé de donner la parole à Ruth et Aurélien, tout deux en situation de handicap et qui ont été accompagnés par l'AFIJ dans le cadre de leur insertion professionnelle.

Lire l'interview de Ruth, 24 ans, accompagnée par l'AFIJ dans le cadre de son insertion professionnelle
Lire l'interview d'Aurélien, 25 ans, accompagné par l'AFIJ dans le cadre de son insertion professionnelle




Ruth, 24 ans, accompagnée par l'AFIJ dans le cadre de son insertion professionnelle


« L’AFIJ a une place toute particulière par rapport à mon handicap. C’est grâce à elle que j’ai pu reconnaître ma situation et rebondir professionnellement ».

Depuis le collège, Ruth avait choisi sa future voie professionnelle : devenir professeur d’histoire-géographie.
Après des études sans faux pas, elle intègre l’IUFM de Lyon pour se former au métier de professeur. Mais la conjoncture de plusieurs évènements, dont la réforme sur la fermeture des IUFM et le manque d’apprentissage pratique du métier développe chez Ruth une angoisse qui va devenir invalidante.
Du jour au lendemain, elle se retrouve dans l’incapacité de rester physiquement dans une salle de classe ce qui va compromettre la poursuite de ses études.
S’ensuit pour Ruth une période de lourde remise en question qui la pousse à se tourner vers des structures de réorientation. Ruth commence également à se pencher sur la question de son handicap et l’accepte progressivement.
Ruth pousse alors la porte de l’AFIJ de Lyon pour s’y inscrire. Elle va alors bénéficier du dispositif « AFIJ+ Handicap » dans le cadre des « Actions pour l’Emploi des Etudiants Handicapés » financées par l’AGEFIPH Rhône Alpes et le FSE Rhône Alpes. Elle va, à l’aide de sa chargée de mission AFIJ, retravailler son projet professionnel en produisant un bilan de compétences, en se soumettant à des enquêtes métiers et en prenant contact avec le réseau des partenaires de l’AFIJ. Ruth reformule également son CV, sa lettre de motivation, la façon dont elle doit appréhender les entretiens de recrutement, etc. « Surtout, l’AFIJ m’a permis d’entrer en contact avec les bonnes personnes pour décrocher des stages », déclare-t-elle.
Face à son handicap, elle va également accomplir un travail de questionnement pour lever les freins et se décomplexer : « J’étais assez perdue sur les démarches de reconnaissance, sur le fait de mettre un nom sur mon handicap, etc. Grâce à l’AFIJ, j’ai été mise en confiance par rapport à ma démarche et j’ai compris que cela faisait partie de mes droits. »

Aujourd’hui, Ruth a non seulement acquis la Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) mais elle a également entrepris de nouvelles études en Ressources Humaines. Elle a été mise en contact avec le réseau de l’AFIJ ce qui lui a permis de décrocher des stages et un contrat en alternance qu’elle accomplit sereinement.

Son conseil : « Il faut se faire accompagner dans son insertion professionnelle. Un conseiller peut permettre d’arriver à trouver les mots justes, donner les bons outils par exemple par rapport à la législation pour les personnes en situation de handicap. Tout de suite, ça met en confiance de savoir qu’il y a des droits, des aménagements et c’est ce que l’AFIJ m’a permis de faire : avoir à nouveau confiance en mon avenir professionnel. Je conseille aux jeunes et aux étudiants de faire appel à eux. Ça ne peut être que bénéfique. »




Aurélien, 25 ans, accompagné par l'AFIJ dans le cadre de son insertion professionnelle


« L’AFIJ m’a permis d’être autonome dans ma recherche d’emploi. Je connais aujourd’hui mes droits et me sens prêt à faire face aux recruteurs ! ».

Quand Aurélien décide de frapper à la porte de l’AFIJ en 2010, il est alors à la recherche d’un stage de cursus pour valider son année de Master. Inscrit dans le Master 2 « Sensoriel et Innovation en Agro-alimentaire » de l’université de Tours, Aurélien ne connaît de l’AFIJ que les services de droit commun ouverts à tous les étudiants et jeunes diplômés : formation aux méthodologies de recherche d’emploi, offres, rencontres avec des professionnels, etc.
C’est donc avec un certain enchantement qu’il découvre que l’AFIJ propose également un dispositif d’accompagnement plus spécifique pour les jeunes et les étudiants en situation de handicap : le dispositif « AFIJ+ Handicap » qui s’appuie sur les « Actions pour l’Emploi des Etudiants Handicapés » menées par l’AFIJ avec un financement de l’AGEFIPH Languedoc-Roussillon.
Atteint d’une hémiparalysie gauche néonatale, Aurélien a effectivement acquis la qualité de travailleur handicapé, la « RQTH » (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé).

Il décide alors de s’inscrire au dispositif « AFIJ+ Handicap » et rencontre une chargée de mission insertion handicap de l’AFIJ, Julie, qui l’accompagnera par la suite pendant près de six mois.
Au-delà de la simple recherche de stage, Aurélien se dit que le dispositif « AFIJ+ Handicap » représente une réelle opportunité pour lui permettre d’appréhender plus sereinement son insertion professionnelle. S’il n’a jamais été complexé par son handicap, il est pourtant conscient qu’à l’inverse, certaines entreprises peuvent avoir des difficultés à intégrer sa « différence » dans leur démarche de recrutement.
Il lui apparaît donc important de maîtriser les différents droits, les aides mais également les aménagements qui lui sont ouverts. Mises en relation, invitations aux rencontres, consultation des différentes offres, travail sur la méthodologie d’entretiens, Aurélien s’outille et renforce sa méthodologie au contact de l’AFIJ. En s’entretenant tous les dix jours avec Julie, Aurélien recherche également un suivi et un accompagnement qui le motive et le rassure dans son insertion professionnelle. « Avant tout, c’est le suivi et le coaching qui m’ont poussé à me motiver pour continuer et enfin, trouver mon stage », déclare-t-il, « cela m’a non seulement permis de me construire un réseau mais cela m’a également appris à mettre en avant mon savoir-faire et mon savoir-être ». Après avoir décroché un stage, Aurélien a aujourd’hui brillamment terminé son cursus universitaire et s’apprête à se lancer dans une toute autre étape : la recherche de son premier emploi.

Et quand on lui demande s’il a encore besoin d’être accompagné dans son insertion professionnelle, Aurélien répond simplement : « Aujourd’hui, l’AFIJ m’a permis de construire un réseau et de maîtriser les outils nécessaires pour être autonome. Je me sens prêt à faire face aux recruteurs ».

S’il prend donc encore plaisir à revoir Julie, ce n’est aujourd’hui plus pour se faire accompagner mais bien pour la tenir au courant, régulièrement, de l’avancée de ses recherches.

Son conseil : « Il faut continuer à chercher car tout le monde peut apporter quelque chose à une entreprise. Au-delà de son handicap, ce sont ses compétences qu’il faut apprendre à mettre en avant. A l’instar d’un valide, c’est le travail fourni qui déterminera le fait qu’on soit fait pour un boulot ou pas ».